Qu'est ce qu'un impôt ?
Un impôt est un versement obligatoire et sans contrepartie directe aux administrations publiques et aux institutions européennes. Plus simplement c'est une somme d'argent payée par les citoyens ou les entreprises à l'État ou aux collectivités locales (région, département, commune) pour qu'ils puissent assurer les dépenses liées à leurs missions d’intérêt général. L'ensemble des impôts appliqués à un moment donné forme ce que l'on appelle : le système fiscal. Deux événements historiques ont profondément modifié notre système fiscal : la Révolution de 1789 avec la suppression des impôts liés à l'Ancien Régime et la Première Guerre mondiale avec la création de l’impôt sur le revenu. Mais il continue à évoluer tous les ans...
Un peu d'histoire...
Sous l'Ancien Régime – avant la Révolution de 1789 – le roi, l'église et les villes sont les bénéficiaires des principaux impôts.
Pour le roi, la taille et la gabelle :
Pour l'église, la dîme :
Pour les villes, l'octroi :
Ces impôts très inégalitaires variaient suivant les provinces, les villes, les paroisses..., et avaient laissé dans la population un fort sentiment d'injustice et d'iniquité.
La Révolution de 1789 supprime ces impôts et crée ce que l'on appelle les « 4 vieilles » :
Plus récemment de grandes modifications ont vu le jour :
En 1945, le quotient familial est créé, il prend en compte le nombre de personnes composant la famille. Par exemple, la famille Martin est composée de 3 personnes et la famille Blanchard de 5 ; si les 2 familles ont les mêmes revenus : la famille Blanchard paiera moins d’impôt sur le revenu que la famille Martin pour tenir compte du nombre d'enfants à charge.
La taxe sur la valeur ajoutée (TVA) est mise en place progressivement à compter du 10 avril 1954 et vient en remplacement de divers impôts sur la consommation. Cet impôt est payé par le consommateur final sur les biens qu'il consomme ou les services qu'il utilise.
Le succès de la TVA en France incite de nombreux autres États, et notamment les États-membres européens, à l'adopter pour remplacer leurs systèmes de taxes sur les biens et services dès la fin des années 1960.
En 1991, la contribution sociale généralisée (CSG) est créée pour participer au financement de la sécurité sociale, qui jusque-là reposait seulement sur les cotisations sociales. Pour rendre la sécurité sociale "universelle" c'est-à-dire accessible à tous les citoyens et pas uniquement à ceux qui travaillent, il fallait compléter son financement en faisant appel à l'impôt.
La CSG est calculée sur une base d'imposition très étendue qui porte sur la plupart des revenus (salaires, intérêts des placements financiers...) avec un taux d'imposition faible pour rendre cet impôt le moins pénalisant possible. Les recettes perçues grâce à la CSG dépassent aujourd'hui celles de l'impôt sur le revenu (en 2018, 125 milliards d'€ pour la CSG et 78 milliards d'€ pour l'impôt sur le revenu).
Pourquoi payer des impôts ?
L'État et les collectivités locales (communes, départements et régions) ont vocation à construire et entretenir les routes, les écoles, les hôpitaux, les monuments historiques, les musées, les parcs, les forêts, assurer la sécurité, rendre la justice, etc., tout un ensemble de services gratuits qu'ils proposent à la population.
Pour toutes ces opérations et pour payer le personnel qui s'occupe de leur fonctionnement, l'État et les collectivités locales ont besoin d'argent.
Chaque année le Parlement, agissant au nom du peuple français, autorise le gouvernement à lever l'impôt. C'est ce que l'on appelle le consentement à l'impôt.
L'impôt sert ainsi à couvrir les dépenses publiques de la société, c'est son premier rôle : le rôle financier.
Mais l'impôt remplit 2 autres rôles :
L’obligation de payer ses impôts et le principe d'égalité devant l'impôt sont clairement énoncés dans la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen du 26 août 1789 : « Pour l’entretien de la force publique, et pour les dépenses d’administration, une contribution commune est indispensable : elle doit être également répartie entre tous les citoyens, en raison de leurs facultés » (art. 13).
La contrepartie à l'obligation de payer est le consentement à l'impôt défini à l'article 14 : « Tous les Citoyens ont le droit de constater, par eux-mêmes ou par leurs représentants, la nécessité de la contribution publique, de la consentir librement, d'en suivre l'emploi, et d'en déterminer la quotité, l'assiette, le recouvrement et la durée ».
En effet, la participation de chacun à l’effort commun – en fonction de ses revenus - est nécessaire, sinon aucun service public (police, justice, éducation, hôpitaux, ramassage des ordures...) ne pourrait être mis gratuitement à la disposition de la population.
Une société sans impôt impliquerait d’accepter une société dans laquelle tout service serait privé, éventuellement fort coûteux et inégalitaire en fonction des revenus ou de la localisation géographique de chacun.
Payer ses impôts est un acte citoyen.
Dissimuler ou minorer ses déclarations pour payer moins ou pas du tout d'impôts est une fraude qui sera sanctionnée par des amendes voire des peines de prison.
Les différents types d'impôts aujourd’hui
Les impôts sont divisés en deux grandes catégories en fonction de leur mode de paiement :
Répartition des impôts en 2018
Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) : 48,2 %
La taxe sur la valeur ajoutée (TVA) a rapporté 157 milliards d’euros en 2018, soit presque la moitié des recettes fiscales nettes de l’État.
Impôt sur le revenu : 24 %
L’impôt sur le revenu a représenté 78 milliards d’euros en 2018, soit presque un quart des recettes fiscales nettes de l’État.
Enregistrement, timbre, etc. : 9,5 %
Les recettes d'enregistrement (par exemple les droits de mutation à titre onéreux), de timbre, des autres contributions et taxes indirectes ont rapporté 30,8 milliards d’euros en 2018.
Impôt sur les sociétés : 8,4 %
L’impôt sur les sociétés a atteint 27,4 milliards d’euros en 2018.
Taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE - taxe sur les carburants) : 5,7 %
La part de la TICPE qui revient à l’État s’est élevée à 18,6 milliards d’euros en 2018.
Autres ressources fiscales : 4,2 %
Les autres ressources fiscales ont représenté 13,6 milliards d’euros en 2018.
Elles comportent par exemple l’impôt sur la fortune immobilière (IFI).