Crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE)
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Le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) a pour objet le financement de l’amélioration de la compétitivité des entreprises à travers notamment des efforts en matière d’investissement, de recherche, d’innovation, de formation, de recrutement, de prospection de nouveaux marchés, de transition écologique et énergétique et de reconstitution de leur fonds de roulement.
Les entreprises bénéficiaires
Le CICE bénéficie à l’ensemble des entreprises employant des salariés, imposées à l'impôt sur les sociétés (IS) ou à l'impôt sur le revenu (IR) d'après leur bénéfice réel, quel que soit le mode d'exploitation (entreprise individuelle – c’est-à-dire indépendants – société de personnes, société de capitaux, etc.), et quel que soit le secteur d’activité (agricole, artisanal, commercial, industriel, de services...).
Peuvent également en bénéficier les entreprises dont le bénéfice est exonéré transitoirement, en vertu de certains dispositifs d’aménagement du territoire (zones franches urbaines, zones de revitalisation rurale...) ou d’encouragement à la création et à l’innovation (entreprises nouvelles, jeunes entreprises innovantes).
En bénéficient enfin les organismes relevant de l’article 207 du code général des impôts (CGI), partiellement soumis à l’IS, comme les coopératives ou les organismes HLM. Ces organismes sont concernés, au titre de leurs salariés affectés à l’activité soumise à l’IS.
Comment le calculer ?
- Le CICE porte sur l’ensemble des rémunérations versées aux salariés au cours d’une année civile qui n’excèdent pas 2,5 fois le SMIC calculé sur la base de la durée légale de travail, augmentée le cas échéant des heures complémentaires ou supplémentaires de travail.
Pour les salariés qui ne sont pas employés à temps plein ou qui ne sont pas employés sur toute l'année, le salaire minimum de croissance pris en compte est celui qui correspond à la durée de travail prévue au contrat. - Les rémunérations prises en compte dans l’assiette du CICE sont celles qui servent au calcul des cotisations patronales de sécurité sociale (salaires de base, primes, indemnités de congés payés, avantages en nature...).
- Les dépenses éligibles (les rémunérations) doivent être des dépenses déductibles du résultat imposable à l’IS ou à l’IR dans les conditions de droit commun.
- Le taux du crédit d’impôt est de 4 % pour les rémunérations versées en 2013. Il sera de 6 % pour les rémunérations versées à compter de 2014.
Comptabilisation du CICE
Le CICE permet de diminuer les charges de personnel. Le montant du CICE peut ainsi être comptabilisé au crédit d’un sous-compte dédié du compte 64 « Charges de personnel ».
Il ne constitue pas un produit imposable, ni à l’IS, ni à la CVAE. Pour la détermination du résultat imposable, le CICE doit donc faire l’objet d’une déduction extra-comptable (aucun retraitement nécessaire pour la CVAE).
Les obligations déclaratives
Les entreprises éligibles au CICE sont notamment tenues de s'acquitter de certaines obligations déclaratives auprès de l'administration fiscale.
Ainsi, elles doivent déposer une déclaration spéciale n° 2079-CICE-SD, disponible sur ce site.
Depuis le 2 janvier 2014, ce formulaire peut être télé-déclaré par les entreprises en utilisant la procédure EDI-TDFC.
D’une manière générale, les obligations déclaratives correspondent à celles applicables à l’ensemble des réductions et crédits d’impôts.
Ainsi les entreprises soumises :
- à l'impôt sur les sociétés déposent leur déclaration spéciale n° 2079-CICE-SD dans les mêmes délais que le relevé de solde n° 2572, soit le 15 du quatrième mois suivant la clôture de l’exercice ou le 15 mai pour les entreprises clôturant leur exercice social au 31 décembre. Le montant du crédit d'impôt déclaré est par ailleurs porté sur le relevé de solde n°2572, ainsi que sur le tableau n°2058-B ou 2033-D de leur liasse fiscale ;
- à l’impôt sur le revenu déposent leur déclaration spéciale n° 2079-CICE-SD au moment du dépôt de leur « liasse fiscale », soit le deuxième jour ouvré qui suit le 1er mai. Le montant du crédit d’impôt est par la suite reporté sur la déclaration de revenus n° 2042, déposée généralement en mai-juin de chaque année.
Dans tous les cas, le CICE est calculé sur les douze mois de l’année civile, quel que soit le nombre d’exercices auxquels les rémunérations versées se rattachent, comme cela est fait actuellement pour le crédit d’impôt recherche.
L’imputation du CICE
Le crédit d’impôt est imputé sur l’IS ou l’IR dû par l’entreprise et, en cas d’excédent, est imputable sur l’impôt dû au titre des trois années suivantes et restituable à la fin de cette période.
Par exception, l’excédent de crédit d’impôt est immédiatement restituable pour les PME selon la définition communautaire, les jeunes entreprises innovantes, les entreprises nouvelles et les entreprises en difficulté (procédure de conciliation,
sauvegarde, redressement ou liquidation judiciaire).
Ces entreprises qui, en 2014, ne pourront pas imputer la totalité de leur CICE sur l’impôt dû, en percevront le remboursement dès cette même année.
Le préfinancement bancaire du CICE
La créance de CICE peut être cédée à un établissement de crédit. En outre, la créance « en germe », c’est-à-dire calculée l’année même du versement des rémunérations sur lesquelles est assis le crédit d’impôt et avant la liquidation de l’impôt en N+1, peut également être cédée à un établissement de crédit. Une fois la créance future cédée, l’entreprise cédante ne peut plus imputer sur son impôt que la partie de la créance non cédée (la différence entre le montant cédé et le montant réellement constaté du crédit d’impôt, lors du dépôt de la déclaration).
Il ne peut y avoir qu’une cession par année civile. L’entreprise ne peut pas « découper » sa créance future, en procédant à plusieurs cessions partielles au titre d’une même année.
Le préfinancement est adossé sur un dispositif de garantie partielle de la BPI (Banque publique d’investissement) pour certaines PME. Il revient à l’établissement de crédit de solliciter cette garantie, sans que l’entreprise ait à effectuer
elle-même de démarche particulière.
L’utilisation du CICE pour améliorer la compétitivité des entreprises
Le CICE ayant pour objet le financement de l’amélioration de la compétitivité des entreprises à travers notamment des efforts en matière d’investissement, de recherche, d’innovation, de formation, de recrutement, de prospection de nouveaux marchés, de transition écologique et énergétique et de reconstitution de leur fonds de roulement, l’entreprise doit retracer dans ses comptes annuels l’utilisation du crédit d’impôt conformément à ces objectifs.
L’entreprise bénéficiaire du CICE ne peut ni financer une hausse de la part des bénéfices distribués, ni augmenter les rémunérations de ses dirigeants.